Capture et séquestration du carbone • Une solution qui peine à se concrétiser

La capture et la séquestration du carbone (CSC) permet d’éviter le rejet de gaz à effet de serre dans l’atmosphère en récupérant le dioxyde de carbone au niveau des installations émettrices puis en le stockant ou en le valorisant, éventuellement après transport.

Année de publication

2018

Rédacteur

Thibault Laconde • Consultant, Energie & Développement

Introduction

La capture et la séquestration du carbone (CSC) permet d’éviter le rejet de gaz à effet de serre dans l’atmosphère en récupérant le dioxyde de carbone au niveau des installations émettrices puis en le stockant ou en le valorisant, éventuellement après transport. La CSC pourrait permettre de réduire rapidement les émissions de gaz à effet de serre liées à la production d’électricité et à l’industrie sans renoncer à la consommation d’énergie fossile. La faisabilité technique de cette solution est démontrée par des projets pilotes, dont Petra Nova inauguré en 2017. Pourtant la CSC peine à se déployer : seuls 5 projets sont en cours dans le monde. Comment expliquer ces réticences ?

Sommaire

1 • La CSC : miracle ou mirage?

  • Le fonctionnement de la CSC
  • La CSC aujourd’hui dans le monde

2 • Entreprises: un enthousiasme sans modèle économique

  • Un prix du carbone insuffisant pour aller au-delà des projets pilotes
  • La voie réglementaire

3 • Une société civile divisée

  • ONG et monde académique
  • Communautés locales

4 • Les collectivités: arbitres indécis

Conclusion

La capture et la séquestration du carbone apparaît comme une solution séduisante pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et pourrait même contribuer à retirer de l’atmosphère du dioxyde de carbone qui s’y trouve déjà. Un avantage décisif de la CSC est que sa faisabilité technologique est prouvée et qu’elle dispose d’une longue expérience avec des projets remontants à plusieurs décennies. Son principal défaut est de rester trop chère et trop incertaine pour mobiliser réellement les acteurs économiques. La réticence des communautés locales et la prudence des collectivités compliquent souvent les projets et contribuent à obscurcir les perspectives pour une technologie qui reste, pour l’instant, un deus ex-machina incertain.