EXTRAM Sen : Températures extrêmes et santé maternelle et infantile au Sénégal : entre résilience et action
Il s'agit d'un laboratoire de recherche en santé publique basé à l'Université Cheikh Ant.

Présentation de l'initiative

EXTRAM Sen est un projet de recherche mené dans la région de Matam (nord du Sénégal) pour réduire l’impact des températures extrêmes sur la santé maternelle et infantile. Porté par un consortium international (IRD, UCAD, USSEIN, LSHTM) et cofinancé par la FRM et INSERM, il combine données climatiques, analyses de santé publique et co-construction d’actions avec les ménages et professionnels de santé.
Des capteurs thermiques sont installés pour mesurer l’exposition à la chaleur. L’objectif principal est de limiter les effets de la chaleur sur l’allaitement exclusif, tout en évaluant aussi l’impact sur la santé mentale.
En partenariat avec le ministère de la Santé et ANACIM, le projet entend produire des connaissances utiles pour les politiques publiques et renforcer la résilience des communautés face au changement climatique.
L'objectif général du projet EXTRAM Sen est d'étudier l'impact des températures extrêmes sur la santé physique et mentale des mères et des enfants dans la région de Matam, en vue de co-construire des interventions préventives avec les communautés et les professionnels de la santé pour les atténuer.
Recherche en cours
Mai 2024 - Novembre 2027
Une étude transversale impliquant 218 travailleurs de la santé a utilisé des outils validés (WHO-5, PSS4, GAD7, PHQ9, MINI, Maslach Burnout Inventory et PSQI) pour évaluer l’impact des températures extrêmes (TE) sur le bien-être mental et les conditions de travail. Les résultats ont révélé que 80 % des personnes interrogées ont fait état d’un environnement de travail inconfortable, avec une augmentation du stress et des conflits – 75,1 % avec les patients et 62,7 % avec le personnel. L’anxiété touchait 64,7 % des patients, tandis que 74,8 % présentaient des symptômes dépressifs et que 4,1 % étaient exposés au risque de suicide. La qualité du sommeil était altérée pour plus de la moitié (52,3 %) des répondants. Sur le plan professionnel, 63,8 % ont ressenti une charge de travail plus importante, en particulier dans les hôpitaux et les centres de santé. Ces résultats soulignent l’urgence d’adapter les environnements de travail pour protéger la santé mentale des soignants dans le contexte de l’augmentation des températures.
En réponse aux températures extrêmes, les gens adoptent des stratégies d’adaptation telles que dormir à l’extérieur, mouiller leurs vêtements ou acheter de la glace. Cependant, ces stratégies sont souvent limitées par des conditions de vie précaires, le manque d’accès à l’eau potable et le coût élevé de l’électricité. Les professionnels de la santé et le grand public ont signalé des symptômes tels que malaise, hypertension artérielle, déshydratation et maux de tête, les ménages les plus vulnérables étant touchés de manière disproportionnée.
En ce qui concerne l’allaitement, il a été constaté que les chaleurs extrêmes augmentaient la fatigue et la déshydratation des mères, ce qui avait un impact sur la production de lait. En outre, les croyances culturelles et le manque d’informations sur la composition du lait maternel conduisent souvent les familles à donner de l’eau aux nourrissons, ce qui peut compromettre leur santé.
Le projet EXTRAM Sen est financé par la Fondation pour la Recherche Médicale (FRM) et l'INSERM.
de l'organisation
It is a public health research laboratory based at Cheikh Anta Diop University in Dakar, Senegal. The institute has a dual mission of training and research, with a strong operational and applied focus on the needs of developing countries. It is responsible for training medical doctors, veterinarians, pharmacists, and odonto-stomatologists specializing in public health.
Le projet réunit plusieurs institutions clés : l’Agence nationale de la météorologie et de l’aviation civile (ANACIM), la Cellule climat et santé du Ministère de la santé et de l’action sociale (MSAS), l’Institut de recherche pour le développement (IRD), l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), l’Université du Sine Saloum El Hadji Ibrahima Niasse (USSEIN) et la London School of Hygiene & Tropical Medicine (LSHTM).