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Brésil • Bâtiment : Collectivités et entreprises, précurseurs d’un cadre national encore faible

Le Brésil est le pays parmi les plus peuplés, derrière le Japon, avec le plus fort taux d’urbanisation : 86 % de ses 209 millions d’habitants résident en ville. Qu’est-ce qu’implique cette urbanisation lorsqu’elle est rapportée aux enjeux de réduction des émissions de gaz à effet de serre ? Le secteur du bâtiment joue un rôle clé ....

Année de publication

2020

Localisation

Brésil

Rédacteur

L'équipe de l'Observatoire Climate Chance

Sommaire

  1. Une baisse des émissions une fois le mix électrique revenu à la normale
  2. Un cadre national encore peu contraignant mais qui permet des économies
  3. Les collectivités locales misent sur la fiscalité incitative des bâtiments durables
  4. Le brésil, un des plus grands marchés de la certification durable des bâtiments

Grands enseignements

  • Les émissions de GES du secteur résidentiel brésilien ont été réduites de 20 % entre 2014 et 2018, revenant au niveau de 2010. Cette baisse est largement due à la force de l’hydroélectricité dans le mix électrique et à la crise économique qui a fortement modéré la demande en énergie.
  • Le cadre national d’efficacité énergétique des bâtiments, qui se renforce au gré des crises, répond depuis les années 80 bien plus à des impératifs de sécurité énergétique qu’écologique. Le label PROCEL pour les appareils et les seuils de consommation imposées par la loi de 2001 ont permis des économies de 21,2 TWh. Le programme d’étiquetage « PBE Edifica » concerne depuis 2010 tous les bâtiments privés et publics, mais n’est obligatoire que pour les seuls bâtiments fédéraux.
  • La consommation électrique du secteur résidentiel liée à la climatisation a été multipliée par trois entre 2005 et 2017, poussée par des normes architecturales inadaptées au climat des différentes régions brésiliennes. Les climatiseurs devraient représenter 20 % de la demande électrique en 2050.
  • Les collectivités brésiliennes se montrent particulièrement entreprenantes et connectées aux réseaux internationaux. Le principal levier est un abattement de la taxe foncière pour les bâtiments certifiés durables allant de 4 à 20 % selon les villes et les régions, et en fonction des critères retenus. Des villes comme Recife utilisent l’outil réglementaire pour la végétalisation des toits ou l’autoconsommation.
  • Le Brésil est l’un des plus grands marchés mondiaux de la certification des bâtiments durables avec plus de 1 000 bâtiments certifiés LEED ou AQUA-HQE ; cependant leurs standards sont relativement peu adaptés aux climats régionaux, aux matériaux et aux techniques de construction traditionnelles brésiliennes.